C’est une expérience immersive que propose CareGiver Conseil, un cabinet de conseil et de formation, avec le serious game (ou “jeu sérieux”) “Maladies invalidantes et emploi”, sur le retour à l’emploi des personnes fragilisées par la maladie.
Les participants se plongent, au départ, dans la peau d’un directeur commercial, Paul Durand, qui vient d’apprendre qu’une maladie invalidante impactait son quotidien professionnel. A travers son histoire, illustrée par un parcours de 110 mètres haies, ils doivent réaliser des défis et des mises en situation pour franchir les obstacles qui jalonnent sa nouvelle vie, de l’annonce de son cancer à l’acquisition de compétences nouvelles, en passant par l’indentification des interlocuteurs professionnels (ressources humaines, médecine du travail, managers de proximité…), les traitements, la mise en place d’un mi-temps thérapeutique, les séquelles…
Mais ce jeu a aussi d’autres vertus, en particulier celle de permettre au participant de passer d’une posture à l’autre, celle du malade et celle du membre de l’équipe (collaborateur, manager, RH). A la fois pour mieux comprendre ce que la personne vit ou a traversé. Et pour rappeler les défis auxquels sont confrontés des managers dans de telles circonstances. Trop souvent, les perceptions diffèrent entre les propositions des employeurs et les besoins des personnes.
Le jeu d’une heure trente est complété par une séance de debriefing et par un module de formation sur l’une des étapes de l’accompagnement ou sur l’une thématique qui touche le handicap. Le tout est certifié Qualiopi ; le prix s’élève, lui, à 2 900 euros hors taxes.
Le sujet est d’importance. Or, face à la longue maladie, les DRH sont souvent démunis. Le cancer reste un tabou dans le monde dans le travail. C’est pour combler ce vide que Marie-Pierre Gamby, qui a vaincu un cancer en 2019, directrice commerciale dans une agence de design et titulaire d’un diplôme universitaire (DU) de patiente partenaire référente en rétablissement en oncologie, a imaginé ce serious game, en collaboration avec Diane D’Auddifret Van Haecke, fondatrice de SIS Up, une société de conseil et de formation et le cabinet CareGiver Conseil. Avec l’idée d’aider les entreprises “à professionnaliser l’accompagnement des salariés”. Il s’agit notamment de rappeler les différents dispositifs existants, de maintenir le lien pendant l’absence, d’organiser le maintien dans l’emploi via l’aménagement du temps de travail, de nouveaux plannings.
Dans certains cas, il s’agira d’orienter le salarié vers la demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). “Il revient à l’entreprise de communiquer sur les avantages de cette reconnaissance et de l’intégrer dans une politique de diversité pour lui donner plus de sens”, insiste Diane D’Auddifret Van Haecke.
Au-delà, il s’agit de “changer les mentalités et de permettre une prise de conscience collective sur la nécessité d’accompagner un collaborateur atteint d’une maladie chronique ou d’un cancer sur son retour en emploi”.
Les chiffres sont, de fait, édifiants : “aujourd’hui, sur les 1 000 personnes qui apprennent chaque jour qu’elles ont un cancer, 400 ont une activité professionnelle, indique Marie-Pierre Gamby, en se référant à une enquête réalisée par l’Institut national du cancer. Or, une personne sur trois en emploi ne travaille plus deux ans après un diagnostic de cancer”. Avec à la clef, des “conséquences humaines et financières importantes”.
D’où la nécessité pour chaque entreprise d’agir à son échelle pour sécuriser les parcours professionnels.
Cet article provient du site Editions Législatives - ActuEL RH