Les 15 pistes pour réenchanter le e-learning


Chronique

Depuis les années 2010, le e-learning s’est intégré dans le quotidien des salariés, favorisé par la transformation numérique. En permettant de former un grand nombre de collaborateurs pour un coût limité, il présente des avantages évidents pour les entreprises. Cependant, après une période de forte attractivité, ce format est en perte de vitesse. Son utilisation accrue lors de la période Covid a banalisé le format digital faisant du e-learning une nième activité à distance.

Ce désamour, qui s’explique par plusieurs facteurs, n’est pas irréversible. Au contraire, pour restaurer son attrait et lui rendre sa juste place dans les stratégies de formation, il faut repenser le format et l’usage du e-learning.

Une expérience d’apprentissage souvent perçue comme monotone

Le e-learning est confronté à des critiques croissantes. Les modules ne répondent pas aux attentes des apprenants : jugés trop longs, monotones, denses, théoriques, avec un design peu attrayant, une navigation non fluide et des quiz complexes. L’absence d’interaction et de mise en pratique est particulièrement pointée du doigt.

Cette perception négative est renforcée par l’usage actuel du e-learning, souvent employé dans le cadre de formations obligatoires, parfois sans lien direct avec le métier, (comme les formations de type code de conduite, diversité, etc.). Cela occupe une grande part du temps de formation annuelle au détriment du développement des compétences métier et comportementales.

Il y a également des obstacles pour les équipes formation, confrontées à la rigidité des plateformes LMS (Learning Management System), à la gestion des catalogues de formation et l’obsolescence rapide des contenus nécessitant une veille et des mises à jour constantes. Sans moyen de vérifier l’implication réelle de l’utilisateur, l’efficacité de la formation est difficile à évaluer. Par ailleurs, pour certains métiers ayant un accès restreint au matériel informatique, le tout digital n’est pas une réponse pertinente.

Le double défi du dynamisme et de la personnalisation

Pour un usage efficace du e-learning, il y a plusieurs conditions à réunir. Le premier enjeu est de dynamiser les modules pour capter puis maintenir l’attention de l’apprenant. Quelques bonnes pratiques, peuvent faire toute la différence :

  • design soigné : valoriser le contenu par un visuel attractif qui sert de fil conducteur à la formation ; 
  • navigation intuitive : simplifier l’interface pour une navigation fluide et une compréhension claire de la progression et des étapes restantes ;
  • formats courts : privilégier des modules de 30 minutes maximum pour éviter l’essoufflement ; 
  • sonorisation : utiliser une voix réelle rend le contenu vivant et réduit l’impression de solitude ; 
  • formats variés : diversifier les ressources mobilisées pour casser la routine et susciter l’intérêt (exemple : « vidéo interview » introductive d’un sponsor métier, une séquence théorique courte mêlant textes commentés et contenus animés, entrecoupée de quiz et exercices validant les acquis, puis une synthèse téléchargeable) ; 
  • dynamique d’apprentissage : intégrer des éléments ludiques (défis, classements, récompenses…) pour créer une dynamique d’apprentissage active et collective ;
  • ton du module : jouer la carte de l’humour, par petites touches, pour marquer les esprits et apporter un peu de légèreté. 

La valeur du e-learning est liée à sa capacité à être personnalisé et ancré dans le contexte métier des apprenants. Pour une expérience d’apprentissage effective, le collaborateur doit percevoir rapidement la valeur de la formation. Trois aspects sont à prendre en compte :

  • intégration dans un parcours pédagogique : construire le e-learning comme une étape d’un parcours pédagogique complet pour mettre en perspective métier le contenu du module au travers d’autres briques du parcours (séquences présentielles, classes virtuelles) ; 
  • modules spécifiques par profil métier : proposer des mises en situation concrètes résonnant avec l’expérience des équipes pour une meilleure assimilation des contenus ;
  • modules adaptatifs : adapter les modules au niveau de l’apprenant grâce à un questionnaire préalable, ciblant les besoins de formation en fonction des notions déjà acquises. 
Les alternatives au e-learning

Le e-learning n’est pas nécessairement la réponse la plus adaptée à un besoin de formation donné. La palette de modalités pédagogiques à disposition des équipes de conception est large :

  • formations synchrones : pour le développement des soft skills (négociation, prise de parole en public, etc.), les webinaires interactifs, serious games physiques ou l’apprentissage entre pairs (mentorat, tutorat) offrent des expériences d’apprentissage riches et à fort impact ; 
  • formation asynchrone : les podcasts, la rediffusion de webinaires et les séries de vidéos courtes avec quiz sont des formats engageants, suivis en toute autonomie ; 
  • réalité Virtuelle (VR) : la VR propose des formations immersives, transformant l’apprentissage en une expérience pratique, réaliste et mémorable sous un format “learning by doing” ;
  • logiciel ou plateforme d’adoption digitale : dans le cadre d’une formation à un outil SI, cette solution peut remplacer une série d’e-learning monotones et chronophages, pour un apprentissage fluide, intégré aux activités métier ; 
  • environnements écoles (outils « bac à sable ») : ils permettent aux apprenants de pratiquer les gestes outil sans risque d’endommager l’application réelle

Les entreprises doivent réinterroger leurs pratiques et investir dans ces nouveaux enjeux pour accompagner au mieux leurs équipes dans le développement de leurs compétences, en tenant compte des attentes et des besoins évolutifs des apprenants. A l’ère du numérique et dans une logique d’adaptive learning, proposer un e-learning personnalisé à chaque apprenant, tant sur le parcours de formation qu’au sein du module lui-même, est une piste solide sur laquelle travailler.

Visuel réduit: 
Visibilite: 
privé
Signature: 
Fany Deveaux et Antonin Goldenbert Fesseau, Sia Partners
Supports de diffusion: 
Dans cette chronique, Fany Deveaux et Antonin Goldenbert Fesseau, respectivement associate manager et associate consultant au sein du cabinet Sia Partners, livrent leur recette pour relancer les formations en e-learning.
Profile Chroniqueur: 
Fany Deveaux et Antonin Goldenbert Fesseau
Cacher le visuel principal ?: 
Non
Type de produit: 
Produit d’origine: 
Auteur extérieur: 
Application immédiate: 

Cet article provient du site Editions Législatives - ActuEL RH