Apprentissage : comment font nos voisins européens ?


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Voilà une étude qui ne devrait pas laisser indifférent le ou la future ministre du travail. La DG Trésor a passé au crible les différents systèmes de financement de l’apprentissage de quatre pays européens, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Suisse. Ils pourraient servir de modèle au système français mal en point. Car avec l’augmentation des effectifs (957 200 apprentis, fin juin 2024), le déficit se creuse : la dépense publique pour l’alternance représente 16 à 17 milliards d’euros en 2022. Plusieurs acteurs, partenaires sociaux, réseaux d’apprentissage, institutions (comme la Cour des comptes), ont d’ores et déjà formulé des pistes de refonte. Mais pour l’heure, rien n’est encore arrêté, hormis la révision des niveaux de prise en charge fixés par les branches professionnelles, effective depuis le 15 juillet.

Une forte participation des entreprises en Allemagne et en Suisse

Les services de Bercy souhaitent, à l’aune des modèles européens, apporter un éclairage nouveau, pour évaluer le “coût croissant” du modèle français au regard “de son efficacité”. Aucun de ces systèmes n’est similaire : l’Allemagne et en Suisse partagent, par exemple, un modèle impliquant une forte participation des entreprises intégrées dans un modèle relativement décentralisé. Outre-Rhin, les coûts sont principalement supportés par les entreprises qui investissent environ 24 milliards d’euros par an dans la formation. L’État contribue, lui, en finançant les écoles professionnelles. En Suisse, les entreprises déboursent environ 5,4 milliards d’euros par an, avec un coup de pouce de l’État de 2,6 milliards d’euros pour les écoles professionnelles. A l’inverse, le Danemark et les Pays-Bas reçoivent une dotation de l’État plus importante. Ces deux pays dépensent respectivement 2,5 milliards d’euros et 3,5 milliards d’euros. Les entreprises participent mais dans une moindre mesure, en proposant des stages pratiques aux alternants.

 Des formations qui répondent aux “exigences” du marché

Points communs ? Les quatre systèmes se rejoignent sur un point : la “forte collaboration entre les parties prenantes, y compris les entreprises, les institutions éducatives et les gouvernements”. En Allemagne, les chambres de commerce et d’industrie jouent un rôle clef dans la supervision des programmes d’apprentissage. En Suisse, la Confédération, les cantons et les organisations professionnelles travaillent main dans la main pour définir les programmes de formation.

Pour la DG Trésor, le point fort réside dans “l’adaptabilité des systèmes de formation aux exigences du marché du travail”. Signe de cette convergence ? 87 % des apprentis allemands et 80 % des apprentis suisses trouvent un emploi dans leur domaine après la formation. “Tous ces pays montrent une capacité à adapter leurs systèmes de formation aux besoins changeants du marché du travail”, relèvent les services de Bercy. Avec à la clef, “des compétences directement applicables dans leurs futures carrières”.

Au Danemark, 70% des jeunes entrent sur le marché du travail directement après leur cursus. Le système fait également la part belle aux transitions vers d’autres secteurs, grâce à de programmes de formation continue. De même, les Pays-Bas (75% ont un emploi après leur apprentissage) mise sur l’acquisition des compétences, au-delà de la formation initiale afin de “rester compétitifs sur le marché du travail”.   

 

 

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Anne Bariet
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Gouvernance, financement et adaptabilité au marché du travail… La DG Trésor dresse, dans une étude publiée, fin juillet, les contours des systèmes d’apprentissage allemand, danois, néerlandais et suisse. Une source d’inspiration pour le ou la future locataire de la rue de Grenelle ?
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Cet article provient du site Editions Législatives - ActuEL RH