Dans ce qu’ils avancent comme un contre-projet au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les députés La France Insoumise proposent un certain nombre de mesure, d’urgence et sur le long terme, pour transformer le système de santé et améliorer les conditions de travail des soignants.
Les députés de La France Insoumise (LFI) ont soumis 23 propositions dans le cadre des discussions autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023 (PLFSS 2023). Fruits des résultats d’une enquête réalisée dans 80 établissements sanitaires et du médico-social dans une trentaine de départements, celles-ci ont pris la forme d’amendements déposés sur le texte, en cours d’examen.
Axe d’urgence : l’amélioration des conditions de travail
Pointant une situation de tension extrême au sein du secteur hospitalier, avec notamment la fermeture de services d’urgence durant l’été et des besoins sous-estimés, les élus réclament d’urgence un plan de recrutement massif de 100 000 soignants et médecins supplémentaires à l’hôpital, 300 000 dans le secteur médico-social et les EHPAD
. Ces recrutements doivent s’assortir d’une revalorisation des salaires, sur la base des revendications des syndicats, et d’une reconnaissance de la pénibilité du travail, avec le doublement des indemnisations de nuit, de week-end et de jours fériés pour les soignants
. L’objectif : faire revenir le personnel
. Il s’agit également de titulariser les contractuels et de réhabiliter les soignants non-vaccinés contre le Covid-19. S’y ajoute, entre autres, l’obligation d’organiser annuellement une visite médicale et une visite axée sur les risques psycho-sociaux, à la fois pour les soignants et les internes. Selon une étude Odoxa (2022), deux tiers des professionnels de santé sont exposés à des risques psycho-sociaux
, relèvent ainsi les élus dans leur rapport.
Pour transformer en profondeur le système de santé
Sur le plus long terme, LFI propose de réserver la tarification à l’acte (T2A) aux actes techniques, standardisés et programmés
, les traitements des maladies générales devant, eux, être financés par une dotation globale. Un retour aux tarifs de journée pour les soins palliatifs est aussi demandé. Sur le champ de la formation, ils réclament la suppression de Parcoursup pour l’ensemble des étudiants en santé, et la généralisation des contrats d’études dans toutes les formations paramédicales, accompagnée d’une rémunération au smic pendant la formation contre un engagement à servir dans un établissement ou dans un territoire pendant un certain nombre d’années
. Autre mesure pour repenser l’hôpital, défendue également par les syndicats : l’instauration de ratio soignants/lits. Enfin, les députés militent pour la réouverture progressive des lits en fonction des capacités
, avec l’objectif de garder un taux de lits vacants disponibles de 20%
, et des services d’urgences et maternités de proximité, en cohérence avec les besoins des territoires. Les élus ne précisent en revanche pas les pistes étudiées pour financer ces mesures.
L’enquête et les propositions des députés
La Rédaction d’Infirmiers.com
Cet article provient du site Infirmiers.com