Dans un contexte de décroissance en France depuis le début du mois de juillet des cas d’infections par le virus Monkeypox, mais où la prudence reste de mise, la HAS a été saisie par la Direction générale de la santé pour compléter ses recommandations concernant le schéma vaccinal, le public concerné par la vaccination et les modalités d’administration du vaccin.
Au 4 octobre 2022, Santé Publique France recensait 4 043 cas confirmés d’infection en France, soit 44 cas supplémentaires depuis le bilan de la semaine précédente. Très peu de cas recensés ont nécessité une hospitalisation et aucun décès n’a été signalé à ce jour en France. Saisie par la Direction générale de la santé, la HAS actualise ses recommandations pour apporter des réponses complémentaires, notamment sur la possibilité d’une vaccination par voie intradermique en situation de tension d’approvisionnement ou de manque d’accessibilité des vaccins.
Précisions sur le schéma vaccinal en fonction des populations
- Les données disponibles confirment l’amélioration de la réponse immunitaire contre Monkeypox après la seconde dose de vaccin. Interrogée sur l’espacement à respecter entre les deux doses, la HAS maintient sa recommandation d’administrer la seconde dans un délai optimal de 28 à 35 jours après la première.
- Concernant les personnes qui ont déjà été infectées par le virus, la HAS rappelle que l’immunité naturelle conférée par l’infection rend inutile leur vaccination. De même, si l’infection est survenue après l’administration de la première dose, l’administration d’une deuxième dose n’est pas nécessaire.
- La HAS recommande également notamment que la vaccination en préexposition puisse être proposée notamment aux femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes à très haut risque d’exposition au virus (HSH et personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, personnes en situation de prostitution, professionnels de lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux).
- Concernant les personnes mineures, la HAS rappelle que leur vaccination doit être envisagée au cas par cas lorsqu’elles entrent dans les cibles vaccinales (personnes mineures prises en charge dans les CEGIDD notamment). La vaccination doit avoir lieu dans le cadre d’une décision médicale partagée et après une évaluation stricte des bénéfices et des risques, réalisée par un spécialiste.
- Enfin, la HAS confirme que les vaccins de 3e génération Imvanex/Jynneos utilisés contre Monkeypox conviennent aux personnes immunodéprimées et peuvent être administrés en même temps que les autres vaccins du calendrier vaccinal, y compris les vaccins Covid-19. En cas d’administration non-simultanée, un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune).
Solutions alternatives en cas de tensions d’approvisionnement
En cas de tension d’approvisionnement, l’administration de la deuxième dose de vaccin peut être reportée mais devra avoir lieu dès que possible après le 28e jour. Sur la base des données étrangères et de l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la HAS considère que l’administration par voie intradermique, qui nécessite une dose de vaccin réduite, peut également être considérée comme une alternative chez les adultes. Elle recommande d’y recourir uniquement pour l’administration de la seconde dose et de réserver cette voie d’administration aux adultes ayant reçu une première dose sous-cutanée et n’ayant pas ou peu présenté de réaction au site d’injection. La voie intradermique n’est toutefois pas recommandée chez certains publics : les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les enfants et les personnes avec antécédents de cicatrice chéloïde.
Enfin, pour se protéger au mieux contre le virus, la HAS rappelle l’importance de respecter les mesures de prévention en milieu hospitalier et au domicile préconisées par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) et Santé Publique France, y compris pour les personnes vaccinées.
Retrouvez le détail de cet avis en ligne.
La Redaction Infirmiers.com
Cet article provient du site Infirmiers.com