Cinq organisations représentantes des infirmiers puériculteurs saluent la volonté du ministre de la Santé d’inscrire leur spécialité dans l’exercice en pratique avancée, une avancée qui permettrait de mieux prendre en charge les enfants tout en renforçant l’attractivité du métier.
C’était l’une des demandes des infirmiers puériculteurs (IPDE) à la suite de la sortie du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) en janvier 2022 : avoir accès à la pratique avancée, une mesure que défendait le document. Alors que la réingénierie de leur formation est en cours de finalisation, le ministre de la Santé, François Braun, a fait part de sa volonté d’y répondre positivement.
Vers le premier recours
Dans le cadre du lancement du volet santé du Conseil national de la refondation (CNR), le 3 octobre, François Braun a en effet indiqué son souhait d’ouvrir plus largement le champ des compétences des infirmiers de pratique avancée vers la prise en charge de la petite enfance
. Les représentants de la profession – CIP, ANPDE, CJSIP, SNPDE et SoRIP – ont entendu le signal et se disent d’ores et déjà en capacité de présenter des propositions quant à la formation afin d’amener la spécialité à un niveau de pratique avancée
, ont réagi, par communiqué, les 5 organisations représentantes citées. Une avancée qui s’inscrit pleinement dans l’accent que le ministre de la santé veut mettre sur la prévention, l’impact des actions de prévention et la qualité des soins proposés à l’enfant étant majeur sur le reste de sa vie, et ce d’autant plus dans le cadre de prises en charge complexes. Elles soulignent également l’intérêt d’ouvrir leur pratique au premier recours, notamment dans un contexte de pénurie médicale qui touche durement le champ de la pédiatrie. Grâce à la réingénierie de leur formation et à la pratique avancée, les IPDE pourront intervenir en premier recours sur l’ensemble du territoire, concourir à l’évaluation de la santé de l’enfant et au dépistage des troubles du développement et de pathologies, permettant un repérage et une orientation précoces de l’enfant vers un médecin / spécialiste qui mettra en œuvre une prise en soins adaptée
, soulignent-elles.
Besoin de renforcer l’attractivité du métier
La reconnaissance de la pratique avancée aurait un second avantage : renforcer l’attractivité de la spécialité, qui en manque, elle aussi, cruellement. Offrir la possibilité à chaque professionnel de construire un projet de carrière évolutif, avec une vision s’intégrant dorénavant dans le cursus LMD (Licence/Master/Doctorat), représente inévitablement un levier d’attractivité
, jugent ainsi les représentants. Une telle démarche permettrait ainsi de résoudre 3 problématiques du système de santé : attractivité, prévention et déserts médicaux. Néanmoins, les 5 organisations s’inquiètent de l’utilisation du vocable de “petite enfance”, qui ne prend pas en compte l’approche globale des enfants, de 0 à 18 ans, privilégiée par les professionnels. Pour garantir une prise en charge holistique, il est important de considérer l’enfant tout au long de son parcours de vie jusqu’à sa majorité
, insistent-elles.
La Rédaction d’Infirmiers.com
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