Plus d’un l’avaient constaté sur leur fiche de paie : “En 2024, les salaires de la fonction RH ont très peu progressé, la revalorisation étant de 3,4 % en moyenne”, résume Anne-Laure Cordier, spécialisée dans le recrutement de profils cadres RH au sein du cabinet PageGroup. Reste que des disparités existent : tous les professionnels exerçant dans la fonction RH ne sont pas logés à la même enseigne.
Quatre profils tirent particulièrement leurs épingles du jeu, selon l’enquête de rémunération du cabinet, publiée le 12 septembre. C’est le cas des contrôleurs de gestion sociale, des responsables Comp & Ben (compensations and benefits), des juristes en droit social et des responsables des relations sociales.
Selon cette enquête, un juriste en droit social pourra ainsi prétendre à une rémunération comprise entre 42 000 et 55 000 euros bruts annuels en moyenne après cinq à 10 ans d’expérience et entre 60 000 et 70 000 euros bruts annuels après 15 ans de service. Pour le responsable Comp& Ben, le salaire d’un junior peut démarrer à 35 000/ 45 000 euros bruts annuels en moyenne et caracoler à plus de 100 000 euros pour un senior.
A l’inverse, le chargé de recrutement, en perte de vitesse, gagne de 32 000 à 35 000 euros bruts annuels en début de carrière pour arriver à 50 000/ 65 000 après 15 ans d’expérience.
Top 4 des fonctions les plus recherchées
1. | Contrôleur de gestion sociale |
2. | Responsables Comp & Ben |
3. | Juriste en droit social |
4. | Directeur des relations sociales |
Mais une tendance se dessine particulièrement cette année : les écarts de rémunération entre secteurs d’activité se réduisent. Globalement, les secteurs historiquement plus rémunérateurs, comme la pharmacie, la banque/assurance, les études/conseils et l’informatique/télécoms, ont eu tendance à réviser leurs propositions quand les moins rémunérateurs se sont montrés, eux, plus généreux.
Surtout, en 2024, la part variable de la rémunération, jusqu’ici dévolue aux fonctions commerciales, “prend de plus en plus d’importance pour tous les postes à responsabilités” au détriment du salaire fixe. Elle peut ainsi représenter entre 10 % et 15 % de la rémunération globale pour un RRH et même grimper jusqu’à 30 % pour un DRH ou un directeur des relations sociales. Preuve, selon le cabinet, que ces professionnels endossent une dimension de plus en plus “business partner”.
Ce changement n’est pas sans incidence : “lors des entretiens de recrutements, les candidats sont de plus en plus vigilants sur les critères d’attribution de cette part variable, remarque Anne-Laure Cordier. Ils veulent connaître la part des critères collectifs et celle portant sur les critères individuels. Certains nous demandent même de nous fournir l’historique des montants versés à ce titre sur la fonction convoitée”.
Sans surprise, les écarts de rémunération persistent entre Paris et la province. Comptez une décote de 5 % à 15 % en Auvergne-Rhône Alpes par rapport à l’Ile-de-France mais de 20 % en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie.
A noter également : ces métiers en vogue ne sont pas uniquement l’apanage des grandes entreprises. Les PME et ETI font également les yeux doux à ces profils. “Ces structures ont aussi besoin de ces expertises très techniques notamment des profils de juriste en droit social et de contrôleur de gestion sociale”.
Corollaire de ces nouvelles demandes ? “Le marché du recrutement se contracte”, confirme Anne-Laure Cordier. D’où la nécessité d’ouvrir les canaux de recrutement en sollicitant des profils aux compétences connexes. Par exemple, un contrôleur de gestion classique doté d’une appétence RH pour un poste de contrôleur de gestion sociale. Seule limite : “Nous ne pouvons pas transiger sur les profils des juristes en droit social. Une formation en droit social de niveau Master II est ici impérative pour exercer”.
Une concession toutefois : piocher dans le vivier des avocats et les convaincre de quitter la robe pour devenir juristes d’entreprise. Des mobilités de plus en plus appréciées par les entreprises.
Les métiers en perte de vitesse |
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Parmi les profils perdants, le cabinet note un tassement des recrutements pour les chargés/responsables de recrutement, les experts en mobilité internationale et en développement RH. “Sur ces postes, le marché était ultra dynamique après la pandémie de Covid, notamment pour les chargés de recrutement. Mais depuis, les demandes ont fléchi”, observe Anne-Laure Cordier, spécialisée dans le recrutement de profils cadres RH du cabinet. Un signe qui ne trompe pas ? Il y a quelques jours, cette experte a dû faire face à un afflux de candidatures pour une mission en temps partiel de deux jours par semaine. Du jamais vu depuis la fin de la crise sanitaire. |
Cet article provient du site Editions Législatives - ActuEL RH