“Aucun médecin praticien correspondant n’est en activité”, nous confirme la Direction générale du travail (DGT) interrogée sur le sujet. Et pour cause : il manque encore deux arrêtés pour permettre le recrutement de ces médecins généralistes pour assurer certaines missions du médecin au travail. Le dispositif date pourtant de la réforme dite Lecocq du 2 août 2021 et est officiellement entré en vigueur le 1er janvier 2023.
Un texte doit encore fixer le modèle de protocole de coopération entre les MPC et les SPSTI et l’autre les modalités de leur rémunération. Si la publication du second tarde, c’est parce que le décret n° 2023-1302 du 27 décembre 2023 prévoit une consultation de l’assurance maladie pour la fixation des modalités de rémunération des MPC. Or, “compte tenu de la sensibilité de la négociation de la convention entre l’assurance maladie et les médecins libéraux achevée le 4 juin 2024 et approuvée par arrêté du 20 juin 2024, il semblait opportun d’inscrire la concertation spécifique aux MPC après l’achèvement de ces discussions”, fait remarquer la DGT. Elle nous indique que les arrêtés “doivent être pris dans le courant de l’automne 2024”.
Quoi qu’il en soit, une fois le dispositif réglementaire achevé, nombreux sont les observateurs qui doutent que la mesure, largement débattue au Parlement lors de son adoption, soit effectivement déployée. Les conditions de recours sont strictes (uniquement dans certaines zones géographiques et bien sûr à condition que les médecins libéraux soient préalablement formés) et limitées (uniquement pour certaines tâches). Aussi, la pénurie médicale n’épargne pas les généralistes, déjà débordés dans certains territoires. “Est-il raisonnable de demander à des généralistes qui n’ont plus de temps pour soigner leurs patients de faire des visites de “médecine du travail” dont on ne voit guère le sens et qui apporte moins au travailleur qu’un entretien infirmier avec un IST [infirmier en santé au travail] ?”, s’est ainsi irrité le Syndicat national des professionnels de la santé au travail (SNPST) devant des députés en mars dernier
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