L’égalité salariale progresse à petits pas dans la fonction RH : tel est le principal résultat dévoilé par le Guide des salaires 2024/2025 (édité par les éditions du groupe Lefebvre-Sarrut) qui recueille les données des rémunérations effectivement pratiquées dans 121 fonctions (42 900 salariés, collectées entre janvier et mars 2024).
Dans le détail, l’écart se réduit par rapport aux deux précédentes années : il s’affiche aujourd’hui à 26 % en faveur des hommes, contre 30 % en 2023 et 2022.
Les femmes occupent pourtant 85 % des postes, la fonction RH restant l’une des plus féminisée. Or, la rémunération globale moyenne des hommes s’établit à 73 200 euros, contre 54 460 euros pour les femmes. Un écart dû notamment aux fortes variations de la rémunération variable : les primes et bonus versés aux femmes sont inférieurs de 45 % à ceux perçus par leurs homologues masculins.
Preuve que cette forte représentativité n’a pas d’incidence positive sur le montant de leurs rémunérations.
La réduction des écarts est, tout d’abord, flagrante pour les DRH, passant de 19 % l’an passé à 8 % cette année. Les hommes gagnent en moyenne 110 590 euros quand leurs collègues féminines émargent à 101 790, soit un différentiel de 8 800 euros. De même, le niveau de rémunération des femmes est inférieur de 8 % à celui de leurs confrères pour les RHH et de 7 % pour les responsables administration du personnel et paie. Mais si le gap se réduit d’un point pour les premiers par rapport à l’an passé, il a augmenté d’un point pour les seconds sur la même période.
A noter : les femmes responsables recrutement sont les plus pénalisées de cette famille. De fait, les inégalités sont les plus fortes, avec un écart de 11 % en faveur des hommes. Les femmes représentent pourtant 86 % des effectifs.
Pour les fonctions de responsable de formation et d’assistant ressources humaines/paie, l’écart est de 6 %, au détriment des femmes. C’est le plus petit différentiel de cette famille. Mais si les RF ont fait des efforts en matière d’égalité salariale (avec une réduction de trois points des écarts), ce n’est pas le cas des assistants RH, le delta augmentant d’un point par rapport à l’an passé. Les efforts doivent donc se poursuivre.
Zoom sur les écarts salariaux de la fonction
Fonctions |
Part des femmes dans l’échantillon |
Rémunération globale moyenne en euros |
Rémunération globale moyenne des hommes en euros |
Rémunération globale moyenne des femmes en euros |
Écart hommes/femmes de rémunération globale moyenne |
DRH | 61 % | 105 210 | 11 0590 | 101 790 | – 8 % |
RRH
|
90 % | 611 140 | 66 170 | 60 580 | -8 % |
Responsable recrutement | 86 % | 44 800 | 52 340 | 46 360 | -11 % |
Responsable administration du personnel et paie |
86 % | 47 170 | 50 030 | 46 690 | -7 % |
Responsable formation | 81 % | 53 690 | 57 230 | 54 070 | -6 % |
Assistant ressources humaines/paie | 90 % | 39 230 | 41 460 | 38 980 | -6 % |
Source : le guide des salaires 2024-2025
Pour les autres familles de métiers recensées dans le Guide des salaires, seule la fonction assistanat/secrétariat inverse la tendance, le niveau de rémunération des femmes étant supérieur d’un point à celui de leurs confrères. A l’inverse la fonction finances/ gestion/comptabilité enregistre l’un des plus mauvais scores par rapport aux autres familles de métiers (-29 %), juste avant les RH. Mais les écarts sont également nombreux dans la fonction services généraux, commercial/vente et achats (respectivement -22 %, -21 % et -19 %) dus en partie à la rémunération variable défavorable aux femmes.
Entre ces deux positions, les écarts sont de 1% dans la logistique, de 5 % dans l’informatique et de 7 % dans l’entretien/maintenance.
La moyenne se situant, toutes fonctions confondues, à 16 % de moins pour les femmes. Autant dire que le sujet risque d’être à nouveau sur la table pour les NAO 2025.
Par secteur d’activité, les inégalités salariales sont criantes au sein des services aux entreprises (-24 %), dans le textile/habillement/chaussure (-24 %), l’électronique/électricité (-23 %) et dans les industries pharmaceutiques (-21 %).
A contrario, les écarts sont réduits dans le transport/logistique (-2 %) et dans le BTP/matériaux de construction (-4 %). Ils sont même nuls dans le secteur bois/papier/carton.
Le transport/logistique fait, lui, figure de bon élève avec un delta de 2 % en faveur des femmes.
Cet article provient du site Editions Législatives - ActuEL RH