Le 18 octobre, la majorité présidentielle a présenté, dans le cadre des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un amendement visant à ouvrir plus largement l’autorisation de prescription et l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée.
Accélérer le décloisonnement entre les différentes professions de santé sur le territoire et ouvrir l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA) : voilà les ambitions de l’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023 (PLFSS 2023) porté par le groupe Renaissance et présenté par Stéphanie Rist, rapporteuse principale de la Commission des affaires sociales, à l’Assemblée nationale. Avec, en ligne de mire, toujours le même objectif, celui d’améliorer l’accès aux soins non programmés, en particulier dans les déserts médicaux.
L’accès direct ouvert à trois professions
Plus précisément, le texte propose d’ouvrir l’accès direct aux IPA, aux masseurs-kinésithérapeutes et aux orthophonistes, dans le cadre strict d’un exercice coordonné. Il s’agit de faire des IPA des praticiens qui pourront voir des maladies bénignes à la place du médecin mais en coordination avec lui
, a précisé Stéphanie Rist. Elle voudrait également donner la possibilité à ces infirmières en pratique avancée de pouvoir faire une prescription quand ça relève de leur compétence, même avant que le malade puisse voir le médecin
, a-t-elle poursuivi. L’expérimentation sur la primo-prescription, mentionnée lors du PLFSS 2022, vient d’être entérinée dans le cadre des discussions relatives au PLFSS 2023, une décision qui a notamment réjoui l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA), qui l’attendait de longue date. Pour autant, nous voulons généraliser
ce dispositif, a indiqué Stéphanie Rist. Tout cela sera alimenté par le débat en séance, il n’y a pas de détails dans le texte de loi. L’idée est de dire qu’il existe des compétences, et qu’il faut les mettre au service des Français
.
Une urgence, pour répondre aux nouveaux besoins de santé
L’ouverture à de l’accès direct à d’autres professions de santé répond aux ambitions portées par le Comité de Liaison Inter Ordres (CLIO), l’ensemble des 7 Ordres de santé (médecins, infirmiers, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, pharmaciens, et podologues) s’étant accordé sur un nécessaire partage des tâches. Dans un contexte de démographie médicale en tension, de vieillissement de la population et d’émergence de nouveaux risques, il est indispensable de pouvoir s’appuyer sur les compétences de l’ensemble des professionnels de santé tout en les faisant évoluer
, a ainsi fait valoir Stéphanie Rist, qui a défendu ces mesures comme des moyens pragmatiques
et efficaces
pour favoriser l’accès aux soins et la lutte contre les déserts médicaux.
La Rédaction d’Infirmiers.com
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