Les Ordres de santé s’accordent sur un partage des tâches en premier recours


Dans un communiqué commun, les sept Ordres des professions de santé font part d’un accord sur le partage des tâches entre médecins et paramédicaux, dans un souci de favoriser l’accès aux soins de proximité.

Comment résoudre les problématiques d’accès aux soins dans un territoire national de plus en plus marqué par des tensions en termes de démographie médicale ? C’est l’une des priorités du gouvernement en matière de santé, qui en a fait l’un des thèmes du Conseil national de refondation (CNR). Dans ce contexte, les différents Ordres de professions de santé (médecins, infirmiers, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, pharmaciens, et podologues) ont été missionnés par le ministre de la Santé, François Braun, et la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, afin de soumettre un certain nombre de propositions en ce sens. En ligne de mire pour les Ordres, la possibilité de transférer plus d’actes des médecins vers les professionnels paramédicaux.

Une mise en oeuvre rapide souhaitée

Les 7 Ordres se sont accordé et ont ainsi transmis un texte commun au ministre de la Santé, indique l’Ordre infirmier (ONI) dans un communiqué, qui pose pour la première fois le principe du premier recours. L’avancée est de taille : les infirmiers, par leur démographie, sont en mesure de couvrir le territoire. En dévoilant son étude cartographique de la répartition des infirmiers en France, l’ONI a permis de montrer leur présence effective sur l’ensemble des 1663 bassins de vie dénombrés par l’INSEE et qu’il n’existe pas de déserts infirmiers. Dans le cadre de cet accord de principe avec les autres Ordres, l’ONI a transmis une série de propositions visant notamment à permettre, dans les déserts médicaux, l’accès direct aux infirmiers sur la totalité des compétences du rôle propre, et à détailler les actes à transférer, avec à la clé un gain direct et immédiat pour les patients, explique-t-il.

Reste désormais à mettre en acte la volonté affichée d’autoriser ces transferts de compétences, qui ont été trop souvent freinés ou reportés ces dernières années. L’ONI plaide ainsi pour une entrée en vigueur des premiers transferts effectifs dès la mi-janvier, avec la définition d’un périmètre d’intervention lisible et précis pour les patients. Ce n’est qu’en déterminant précisément les actes à transférer et les modalités d’accès aux professionnels paramédicaux qu’il sera possible de répondre aux objectifs du Gouvernement d’apporter des solutions aux besoins des patients privés de soins de proximité, juge-t-il.

 4 axes pour favoriser l’accès aux soins

Rassemblés au sein du Comité de Liaison Inter Ordres (CLIO), les sept Ordres déclinent leurs propositions selon 4 axes : améliorer l’accès au médecin traitant en développant le partage d’actes et d’activités avec les paramédicaux, confier missions d’orientation et prises en charge de première intention aux autres professionnels de santé, améliorer la lisibilité du système de santé pour les Français, et valoriser les compétences des professions de santé grâce, notamment, à la formation. L’accès à la santé et à la prévention est devenu un sujet prioritaire pour l’ensemble des Français. Il est indispensable d’engager une politique volontariste ayant des impacts immédiats, martèle le CLIO dans son document.

Cet article provient du site Infirmiers.com