Selon François Braun, le ministre de la Santé, 20% des élèves en instituts de formation aux soins infirmiers (IFSI) abandonneraient leurs études en cours de cursus.
La fuite des soignants débute dès l’école. Sur les 30 000 nouveaux étudiants qui intègrent chaque année les IFSI, 20%, en gros, abandonnent leurs études
au cours de leur cursus, a-t-il déploré lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS). Un phénomène qui [le] préoccupe beaucoup
, dans un contexte de pénurie généralisée. Dans une étude réalisée auprès de ses instituts adhérents, le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC) estimait à 13% le taux d’abandon en première année. Les études de médecine seraient frappées du même problème, avec un taux d’abandon de l’ordre de 10%, a ajouté François Braun.
Stages et difficultés financières en ligne de mire
Les raisons de ces abandons sont multiples. Viennent en premier lieu les problèmes de précarité des étudiants
, renforcés par des versements tardifs des bourses. Quand il faut attendre la deuxième partie du mois la bourse qu’on doit avoir le 1er jour, c’est compliqué
, a-t-il expliqué. La Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) notait de son côté que le coût de la rentrée demeurait particulièrement élevé pour les ESI. Autre facteur de renoncement, lui aussi bien connu de la profession : la maltraitance en stage
. Pour leur premier stage, en première année, [les étudiants] vont se retrouver en EHPAD ou en gériatrie, c’est quasi systématique
, a pointé le ministre. Comme ils n’ont pas de compétences d’infirmières, on leur dit “on manque d’aides-soignants, donc tu vas faire la toilette”
. François Braun préconise d’organiser ce type de stage plutôt en fin de formation et de valoriser les premières expériences en établissement par des stages dans des services plus complexes. On doit faire briller leurs yeux, ils doivent être en réa, aux urgences, dans des services très pointus
, a-t-il insisté.
Le ministre a par ailleurs défendu la suppression du concours d’entrée en IFSI, accusé de sélectionner des jeunes préformatés pour rentrer dans le cadre
. Le recours à Parcoursup, a-t-il jugé, permet au contraire d’attirer des jeunes aux profils différents. Et de rappeler que c’est au cadre de la formation de s’adapter à ces nouveaux étudiants.
La Rédaction d’Infirmiers.com avec l’AFP
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